ECTS
4,5 crédits
Composante
Philo, Info-Comm, Langages, Littératures & Arts du spectacle
Volume horaire
12h
Période de l'année
Enseignement septième semestre
Description
« Aristote et la Substance »
Ce séminaire propose d’exposer la théorie de la substance qui est au cœur de l’ontologie aristotélicienne. Il consistera dans la lecture de textes des livres dits centraux de la Métaphysique, les livres Z et H (Zéta et Êta), qui portent à proprement parler sur cette dernière. En s’interrogeant sur ce qu’il appelle la « substance » Aristote tente de déterminer ce qui existe à proprement parler. En l’occurrence, Aristote parvient, en concevant la substance comme une articulation de matière (hylè) et de forme (morphè), c’est-à-dire comme une articulation « hylémorphique », à éviter deux formes de réductionnisme : le réductionnisme matérialiste d’abord, qui réduit l’ensemble des réalités à leur matière, et le réductionnisme « idéaliste » ensuite qu’on trouve chez Platon et qui réduit le sensible à l’Idée dont il « participerait ». Contre ces théories, Aristote maintient la « substance » au niveau des particuliers sensibles organisés que sont les êtres vivants, plantes, animaux, etc. L’objectif est donc de restituer les propositions originales qui lui permettent de dégager une telle unité et d’établir une idée de la substantialité qui est beaucoup moins abstraite qu’il n’y paraît.
Objectifs:
Selon le mot de Myles Burnyeat, les livres Z et H de la Métaphysique d’Aristote sont le « mont Everest de la philosophie ancienne » : il veut dire par là qu’il s’agit à la fois de l’un des textes les plus difficiles qui nous soient parvenus de la part d’Aristote, mais aussi que sa fécondité philosophique en fait un texte indéniablement central. L’objectif est donc d’offrir aux étudiants les moyens de parcourir ce sommet et surtout de leur donner des raisons de le faire en restituant la portée philosophique de ces textes.
Objectifs
Le cours propose un éclairage sur des thèmes, problèmes et concepts associés à une ou plusieurs traditions philosophiques de l’antiquité, du Moyen Âge ou de la Renaissance. Il offre aux étudiants la possibilité de se familiariser, au contact des textes, avec des doctrines et des vocables spécifiques, ainsi qu’avec les éléments de contexte culturel (artistique, scientifique, politique, théologique, etc.) nécessaires à la compréhension des enjeux.
Évaluation
Formule standard session 1 : Contrôle continu. La note finale est la moyenne d'un devoir à la maison (50%) et d'une épreuve sur table en 4 heures (commentaire de texte ou dissertation, 50%).
Formule dérogatoire session 1 : Examen terminal. un écrit en 4 heures (dissertation ou commentaire de texte).
Session 2 : Examen terminal. un écrit en 4 heures (dissertation ou commentaire de texte).
Heures d'enseignement
- Philosophie ancienne, médiévale ou rennaissante (EAD)EAD12h
Pré-requis obligatoires
Compréhension du mode de conceptualité propre à certains courants de la philosophie contemporaine à travers la fréquentation des textes. De façon générale : maîtrise des méthodes d’exposition et des procédés argumentatifs de l’essai ou de la dissertation ; maîtrise de la technique de l’explication de texte et du commentaire ; examen critique des concepts-clés et problématisation des questions ; capacité à recontextualiser, à partir d’un ou de plusieurs concepts, certaines grandes questions de l’histoire de la philosophie, mais aussi à repérer la reprise ou la réélaboration contemporaine de grands thèmes, concepts ou notions issus de la philosophie antique ou moderne.
Compétences visées
Bonne maîtrise orale et écrite de la langue française. Culture philosophique solide appuyée sur la lecture personnelle de quelques œuvres majeures de l’histoire de la philosophie. Familiarité avec le vocable et les outils d’analyse de cette discipline. Capacité à dégager le sens général et la logique d’ensemble de plusieurs textes à partir de leur confrontation critique.
Bibliographie
-
→ L'introduction la plus efficace à lecture de la Métaphysique reste Annick Jaulin, Aristote. La Métaphysique, PUF, Paris, 1999 (disponible sur le Cairn : https://www.cairn.info/aristote-la-metaphysique--9782130505419.htm)
→ Pierre Aubenque, Le Problème de l’être chez Aristote. Essai sur la problématique aristotélicienne, PUF, Paris, 1962 (qui est l’ouvrage classique dans les études francophones sur la Métaphysique, maintes fois réédité).
→ Pierre-Marie Morel, Aristote, Métaphysique, livre Eta, Paris, Vrin, 2015 (qui est un commentaire du livre H de la Métaphysique).
→ Annick Jaulin, Eidos et Ousia, De l’unité théorique de la Métaphysique d’Aristote, Paris, Klincksieck, 1999 (réédité en 2015 aux classiques Garnier, d'un abord plus difficile que les précédents).
Pour la littérature anglo-saxonne :
→ Marie Louis Gill, Aristotle on Substance, The Paradox of Unity, Princeton, Princeton University Press, 1989, qui est un ouvrage classique sur la notion de substance.
→ Myles Burnyeat, A map of Metaphysics Zeta, Pittsburgh, Mathesis, 2001, qui est un guide de lecture clair et utile dans le livre Z.
La bibliographie sera complétée au fil des séances et d’autres textes d’Aristote seront distribués.