ECTS
3 crédits
Composante
Sciences sociales et administration
Volume horaire
24h
Période de l'année
Enseignement cinquième semestre
Description
Si la démarche de collection fait sans doute partie des gestes les plus anciens de l’humanité, et si les trésors antiques et ceux des églises médiévales en offrent quelques premiers témoignages, la notion prend pleinement son essor à la Renaissance autour de quelques hauts personnages et familles puissantes, du Belvédère aux Médicis, Farnèse, Borghèse, Habsbourg et s’épanouit ensuite parallèlement à l’émergence de la figure de l’antiquaire. Bien vite, studioli, cabinets de curiosité ou kunstkammer, galeries ou tribunes, viennent structurer et offrir un écrin à la collection, à sa démarche typologique et classificatoire. L’ouverture de ces collections initialement princières à un plus large public, amorcée par l’Ashmolean Museum accolé à l’université d’Oxford en 1683, puis entérinée par la création du Museum des Arts au Louvre en 1793 avec les Lumières, offre des fondements durables au musée dont l’idéal remontait à l’antique Alexandrie (Mouseion). Le XIXe siècle est un âge d’or des musées dont la variété, la richesse et l’attractivité s’accroissent au gré des produits des fouilles et des grands projets urbains (Munich, Vienne, Berlin, Copenhague, Etats-Unis…) et déjà des décrets de décentralisation (décret Chaptal). La remise en cause de la modernité amorce cependant au début du siècle suivant une crise profonde dans l’institution muséale, qui, gardienne de la tradition, semble débordée par les nouveaux enjeux artistiques et sociétaux. L’avènement des éco-musées et les dernières décennies ont montré que celle-ci, par un questionnement autocritique, portait une réelle capacité de renouvellement. Ce cours offrira l’occasion de s’intéresser à l’histoire du goût, à l’histoire des dispositifs de présentation des œuvres, à la dimension anthropologique de la collection, et de réfléchir aux missions dont on a investi successivement le musée (jusqu’aux récents débats de l’ICOM), et aux défis qu’il rencontre actuellement, de la place respective qu’il accorde aux collections et aux publics, et du débat sur les restitutions, aux nouvelles potentialités et difficultés ouvertes par le numérique.
Objectifs
Se familiariser avec l’histoire des institutions culturelles, patrimoniales, avec leurs théories et enjeux passés et actuels, et avec l’histoire des provenances.
Si la démarche de collection fait sans doute partie des gestes les plus anciens de l’humanité, et si les trésors antiques et ceux des églises médiévales en offrent quelques premiers témoignages, la notion prend pleinement son essor à la Renaissance autour de quelques hauts personnages et familles puissantes, du Belvédère aux Médicis, Farnèse, Borghèse, Habsbourg et s’épanouit ensuite parallèlement à l’émergence de la figure de l’antiquaire. Bien vite, studioli, cabinets de curiosité ou kunstkammer, galeries ou tribunes, viennent structurer et offrir un écrin à la collection, à sa démarche typologique et classificatoire. L’ouverture de ces collections initialement princières à un plus large public, amorcée par l’Ashmolean Museum accolé à l’université d’Oxford en 1683, puis entérinée par la création du Museum des Arts au Louvre en 1793 avec les Lumières, offre des fondements durables au musée dont l’idéal remontait à l’antique Alexandrie (Mouseion). Le XIXe siècle est un âge d’or des musées dont la variété, la richesse et l’attractivité s’accroissent au gré des produits des fouilles et des grands projets urbains (Munich, Vienne, Berlin, Copenhague, Etats-Unis…) et déjà des décrets de décentralisation (décret Chaptal). La remise en cause de la modernité amorce cependant au début du siècle suivant une crise profonde dans l’institution muséale, qui, gardienne de la tradition, semble débordée par les nouveaux enjeux artistiques et sociétaux. L’avènement des éco-musées et les dernières décennies ont montré que celle-ci, par un questionnement autocritique, portait une réelle capacité de renouvellement. Ce cours offrira l’occasion de s’intéresser à l’histoire du goût, à l’histoire des dispositifs de présentation des œuvres, à la dimension anthropologique de la collection, et de réfléchir aux missions dont on a investi successivement le musée (jusqu’aux récents débats de l’ICOM), et aux défis qu’il rencontre actuellement, de la place respective qu’il accorde aux collections et aux publics, et du débat sur les restitutions, aux nouvelles potentialités et difficultés ouvertes par le numérique.
Évaluation
Session 1: une épreuve sur table en 3h
Session 2: une épreuve sur table en 3h
Heures d'enseignement
- TDTD24h
Compétences visées
Une compétence disciplinaire :
Connaître les grandes figures et les grandes évolutions historiques du champ, l’historiographie du domaine. Questionner ses grandes problématiques et défis.
Une compétence méthodologique :
Acquérir les fondamentaux méthodologiques dans l’analyse de l’histoire des collections et des provenances ; connaître les outils et les ressources dans ce champ.
Bibliographie
- Wolfgang Liebenwein, Studiolo. Storia e tipologia di uno spazio culturale, Franco Cosimo Panini, Modène, 2005.
- Krzysztof Pomian, Collectionneurs, amateurs et curieux. Paris, Venise : XVIe-XVIIIe siècles, Paris, 1987
- Julius von Schlosser, Les Cabinets des merveilles de la Renaissance tardive, Paris, Macula, 2003 (Lepizig, 1908).
- Adalgisa Lugli, Naturalia et mirabilia. Les Cabinets de curiosités en Europe, Paris, Adam Biro, 1998. (traduction de l’édition italienne de 1983)
- Collectif, La licorne et le bézoard : histoire des cabinets de curiosités, cat. expo. (Poitiers, musée Sainte Croix), 2013.
- Antoine Schnapper, Le Géant, la licorne, la tulipe : collections françaises au xviie siècle.
- Dominique Poulot, Une histoire des musées de France, XVIIIe-XXe siècle, Paris, 2005
- Roland Schaer, L’invention des musées, Paris, Gallimard, 1993.
- André Desvallées, François Mairesse, Concepts clés de muséologie, ICOM, Armand Collin, 2010.
- Jacqueline Eidelman, Rapport de la mission « Les musées du XXIe siècle », 2017.