ECTS
3 crédits
Composante
Philo, Info-Comm, Langages, Littératures & Arts du spectacle
Volume horaire
24h
Période de l'année
Enseignement quatrième semestre
Description
Ce cours propose, dans la continuité du cours “Texte et image” de première année, d’explorer plus profondément les rapports entre la littérature et les arts au sens large (beaux-arts, arts plastiques : peinture, sculpture, mais aussi architecture, cinéma, dispositifs d’art contemporain…), selon différentes perspectives : thématiques (comment la littérature se saisit-elle d’un univers artistique, quel traitement en fait-elle ?), stylistiques ou médiatiques (fonctionnements comparés du texte et de l’œuvre d’art), culturelles (les échos entre écrivains et artistes, mouvements littéraires et mouvement artistique) ; esthétiques (la question de la critique d’art). Les étudiant.e.s seront évalués sur leur capacité à proposer des réflexions organisées sur ces problématiques.
Pierre Hyppolite
Le cours portera sur l’étude des liens entre l'écriture, l’espace urbain et l’architecture au XXe siècle et XXIe siècle. Il sera, à travers des exemples choisis, l’occasion de questionner la pratique des écrivains qui utilisent l’espace urbain, son architecture, comme motif et principe constitutif de leurs œuvres. On s’intéressera à travers l’analyse de leurs procédés à l’émergence de dispositifs esthétiques nouveaux qui prennent appui sur des formes anciennes et nouvelles de spatialités urbaines ou des objets architecturaux singuliers. Le cours sera aussi l’occasion de souligner le rôle que la littérature joue dans la théorie et la pratique de la conception architecturale et urbaine.
Des visites de sites et d’expositions seront organisées au cours du semestre.
Objectifs
- Analyser et confronter des documents et des œuvres : textes littéraires, documents iconographiques, œuvres d’art.
- Savoir rédiger un développement argumenté et problématisé sur la problématique arts-littérature.
- Comprendre les enjeux d’un mouvement culturel, littéraire et artistique à partir des rapports entre la littérature et les arts.
Évaluation
M3C en deux sessions
REGIME STANDARD Session 1: CC 100%
- Contrôle Continu : 2 notes au moins dont une évaluation écrite en temps limité comptant pour 50%.
REGIME DEROGATOIRE : CT 100%
- 1 note, évaluation écrite en temps limité - 2H - TD de référence
SESSION 2 (dite de 2nd Chance) : CT 100%
- 1 note, évaluation écrite en temps limité - 2H - TD de référence
Heures d'enseignement
- TDTD24h
Pré-requis obligatoires
- Une maîtrise correcte de la langue française (écrite et orale)
- Un goût pour la lecture, l’étude de textes littéraires
- Une curiosité pour l’histoire de l’art
Compétences visées
Être capable d’analyser et d’interpréter, pour les confronter, des productions littéraires et artistiques.
Réaliser une synthèse argumentée à partir de ses propres analyses.
Replacer la littérature dans la perspective plus vaste des productions culturelles et artistiques d’une société
Bibliographie
TD de Pierre Hyppolite
Des textes et un dossier iconographique seront distribués en cours et mis en ligne sur la plateforme coursenligne.
TD d'Aurore Labbé
Le cours s’attachera au topos de la mort des amants autour des couples emblématiques formés par Pyrame et Thisbé et Roméo et Juliette. Henry Suhamy y voit à juste titre un « thème impérissable », au potentiel esthétique qui n’a eu de cesse de nourrir l’imaginaire des artistes. Des résurgences de la mort des amants ovidiens et shakespeariens se déclinent dans la littérature, mais aussi dans les arts visuels, les arts lyriques ainsi que sur des supports hybrides plus contemporains. Il ne s’agira en aucun cas d’être exhaustif face à l’immense variété des supports médiatiques, ni de dresser un catalogue, mais bien de questionner le dialogue interartistique fécond qu’offre cette thématique.
TD de M. RUBIO : Poésie de l’inscription.
Écrire sur la pierre suppose travail, adresse, effort… et des mots qui le méritent. Historiquement commandée par les puissants, la pierre gravée est d’abord grave. Elle porte un texte majuscule. Mais elle est aussi souvent synonyme de tombes et cénotaphes. La lettre, traversée par l’absence de ce qu’elle désigne, y rencontre l’absence capitale de la mort. Elle tente de lui résister… ou tient compte de sa toute-puissance. Le cours, articulant véritables pierres gravées et poèmes en mimant la dureté, se concentrera sur deux recueils du XXe siècle, pour décrypter les enjeux de leur déplacement médiatique depuis la page vers la pierre, ou inversement.
Œuvres au programme : Victor Segalen, Stèles (Gallimard / Poésie) ; Yves Bonnefoy, Pierre écrite dans Poèmes (Gallimard / poésie).
Œuvres complémentaires : Stanislas Girardin, Promenade ou itinéraire des jardins d’Ermenonville (sur le site Gallica), Restif de la Bretonne, Mes inscriptions (sur le site Gallica).
TD de Loïse Lelevé : Raconter Caravage.
Dans La Solitude Caravage, Yannick Haenel constate que si la vie du peintre éponyme « est un roman », elle échappe au « racontage », et qu’il lui faut trouver « une écriture qui sache faire entendre la vie et l’œuvre, les deux à la fois, et le point fou qui les accroche, comme la pensée accroche la pensée ». La révolution picturale inventée par le Caravage n’est pas seulement à l’origine d’une très riche historiographie de l’art qui repense, à partir des travaux de R. Longhi notamment, l’histoire de la peinture occidentale et de ses circulations : elle donne aussi lieu à des œuvres littéraires, cinématographiques, graphiques ou sérielles où l’énigme que constituent la vie du peintre et le sens de ses tableaux est le point de départ d’une réflexion sans cesse renouvelée sur les rapports entre peinture et récit. Enquêtant sur une figure devenue mythe culturel, les écrivains, cinéastes, bédéastes interrogent leur capacité à représenter le monde, à l’aune de la peinture et du jeu de lumière du Caravage, dont la vie et l’œuvre semblent jouer un rôle crucial dans la redéfinition contemporaine des pouvoirs de la création, de la figure de l’artiste et du sens de la mimesis.
Le cours portera sur les récits d’Andrea Camilleri (La Couleur du soleil [Il colore del sole, 2007], trad. Dominique Vittoz, Paris, Librairie Générale Française, « Le livre de poche »,2013) et de Yannick Haenel (La Solitude Caravage [2019], Paris, Gallimard, « Folio », 2020). On s’intéressera également à un corpus d’œuvres cinématographiques et iconotextuelles : les films Caravaggio de Derek Jarman (1986) et L’Ombra di Caravaggio de Michele Placido (2022) ; le diptyque en bande dessinée de Milo Manara (Le Caravage, Paris, Glénat, 2015 et 2018), et la série Ripley de Steven Zaillian (2024).