• Niveau d'étude

    BAC +5

  • ECTS

    4,5 crédits

  • Composante

    Sciences sociales et administration

  • Volume horaire

    24h

  • Période de l'année

    Enseignement neuvième semestre

Description

On s’accorde largement à reconnaître que les dernières décennies se caractérisent par le développement des statuts atypiques d’emploi, communément qualifiés de « précaires », qui se développent en marges du salariat dans les « zones grises de l’emploi ». Comment les mutations contemporaines de l’emploi salarié ont-elles transformé la manière dont on travaille aujourd’hui dans la société française ? Telle est la question qui sera au centre de ce cours, qui s’attachera à rendre compte des transformations du travail, des organisations et des relations professionnelles à l’ère des mutations contemporaines du salariat. 

Ce cours s’articulera autour de trois thèmes :

Premier thème : Tous et toutes entrepreneur·ses ? De la déstabilisation de l’emploi salarié à l’entrepreneurialisation de la société
Cette première partie explorera les nouvelles formes d’emploi et de subordination qui se déploient sur les plateformes numériques. Le cours reviendra plus particulièrement sur les formes d’entreprise de soi et de salariat déguisé qui se développent sur ces plateformes avec l’essor des « travailleurs du clic » ou des « travailleurs de plateforme » qui se trouvent confrontés à de nouvelles formes de subordination et de précarité au travail. Nous aborderons aussi les nouvelles formes d’activité entrepreneuriale qui se développent à l’autre pôle de la chaine de production, en allant voir du côté de celles et ceux qui conçoivent et dirigent ces plateformes. 

Deuxième thème : Tous et toutes sous contrôle ? Transformations contemporaines des modalités de contrôle et d’encadrement du travail à l’ère des algorithmes et du télétravail
Cette seconde partie investiguera les transformations des modalités de contrôle et d’encadrement du travail qui se déploient sous l’effet du développement des outils et dispositifs de gestion numérique, des méthodes de management par projet ou encore des formes de travail de distance. Comment la digitalisation des entreprises et du travail a affecté les univers de travail au cours des dernières décennies, en termes de contraintes notamment, d’engagement au travail, ou d’articulation des temps sociaux ? 

Troisième thème : Tous et toutes isolé·es ? Transformations contemporaines du syndicalisme et des relations professionnelles
Cette troisième partie investiguera les évolutions récentes des formes et des logiques de la représentation collective, dans un contexte de déstabilisation de l’emploi salarié et de remise en cause des syndicats. Seront ainsi explorées les facteurs de dépolitisation et de démobilisation des travailleurs, mais également les formes de militantisme et de mobilisations « improbables » qui se déploient sur les plateformes  numériques pour dénoncer des conditions de travail délétères ou des inégalités de traitement.

En mêlant réflexions sur les notions-clef de la sociologie du travail et présentations d'enquêtes et de données empiriques, le cours vise à transmettre les outils et les connaissances pour se situer dans ce champ thématique de la sociologie et pour maîtriser les outils conceptuels et pratiques permettant de mener une enquête. 

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Évaluation

Les modalités d’évaluation seront précisées en début d’année, mais elles comporteront un compte rendu d’enquête à rendre + un devoir écrit sur le cours et/ou les textes.

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Heures d'enseignement

  • CMCM24h

Contrôle des connaissances

- Maîtriser l'analyse sociologique du salariat
- Analyser des documents et produire des synthèses claire et structurée sur les enjeux des transformations actuelles de l'emploi et du salariat

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Bibliographie


Sarah Abdelnour & Dominique Méda (dir.) (2019), Les nouveaux travailleurs des applis, Paris, Presses Universitaires de France - PUF, 112 p.
Sophie Bernard (2020), Le nouvel esprit du salariat: rémunérations, autonomie, inégalités., PUF.
Sophie Bernard, (2023), UberUsés: Le capitalisme racial de plateforme à Paris, Londres et Montréal, PUF, 300 p.
Pauline Barraud de Lagerie, Luc Sigalo Santos (2018), « Et pour quelques euros de plus. Le crowdsourcing de micro-tâches et la marchandisation du temps », Réseaux, n° 212, pp. 51-84.
Luc Boltanski & Eve Chiapello (1999), Le nouvel esprit du capitalisme, Paris, Gallimard, 843 p.
Marion Flécher (2023), « Produire l’auto-engagement au travail. Modalités du travail d’organisation dans une start-up en croissance », La Revue de l’Ires, vol. 109, n°1, pp. 3‑34. 
Marion Flécher (2019), « Les start-ups, des entreprises « cools » et pacifiées ? Formes et gestion des tensions dans des entreprises en croissance », La nouvelle revue du travail, n° 15.
Anne Jourdain, « Le succès entrepreneurial sur la plateforme marchande Etsy : compétences numériques ou dispositions sociales ? », revue Reset, numéro 12, vol. 1, 2023.
Chloé Lebas (2019), « Carrière d’auto-entrepreneur et rapports (critiques) au travail : comment les coursiers à vélo font émerger des contestations », La revue de l’IRES, n°99, p. 37-61
Olivier Pilmis (2007), « Des employeurs multiples au noyau dur d’employeurs : relations d’emploi et concurrence sur le marché des comédiens intermittents », Sociologie du travail, n° 49, pp. 297-315.
 Salman Scarlett (2016), « La gestion des frustrations de carrière des cadres par le coaching », in Sophie Bernard, Dominique Méda, Michèle Tallard (dir.), Orienter les parcours professionnels. Quand les dispositifs se mettent en action, Editions Peter Lang.
Jérémy Sinigaglia (2007), « Le mouvement des intermittents du spectacle : entre précarité démobilisatrice et précaires mobilisateurs », Sociétés contemporaines, n°65.

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