ECTS
3 crédits
Composante
Philo, Info-Comm, Langages, Littératures & Arts du spectacle
Volume horaire
24h
Période de l'année
Enseignement troisième semestre
Description
L'histoire, entre science et politique
Au tournant du 18 et du 19 siècle, la volonté de bâtir une science de l'histoire accompagne la revendication politique d'une capacité des hommes à faire leur propre histoire. Au moment où le peuple veut être son propre législateur, contre l'arbitraire des rois déguisé en volonté de Dieu, l'idée d'une enquête sur le cours des évènements humains en vue d'en déterminer les mécanismes connaît de grands succès.Or, ces deux phénomènes sont à la fois cohérents et relativement contradictoires : cohérents, puisque tant que l'on conçoit les actions humaines comme gouvernées par un plan divin, il n'y a finalement rien à connaître, il n'y a qu'à accepter son sort comme Jacques le Fataliste (ou comme dans les modernes théories du complot). Mais si la science de l'histoire refuse le déterminisme massif et unilatéral de l'idée de destin ou de providence, elle n'en reconstitue pas moins sans cesse des déterminismes locaux : les conjonctures économiques, la lutte des classes sociales, les climats, les courbes démographiques; - autant de facteurs qui relativisent la capacité des hommes à faire l'histoire. L'historien se retrouve devant la nécessité de hiérarchiser ces facteurs pour rendre intelligible l'évolution des sociétés, et à dire, finalement, qui est réellement capable de faire l'histoire : les hommes d'État ? Le peuple ? Les classes ? etc.Ainsi, tout en participant à congédier les politiques autoritaires qui se justifiaient par l'idée que l'histoire était inchangeable, est-ce que la science de l'histoire n'a pas fait que reposer autrement la question politique du sens et du sujet de l'histoire ? C'est à la lumière de cette problématique que l'on lira notamment un certain nombre de grands textes qui tentent de l'affronter : Kant, Hegel, Marx...
Objectifs
Les sciences humaines (histoire, sociologie, psychologie, anthropologie…) forment un pôle important du savoir contemporain. L'objectif du cours sera de se familiariser avec cet ensemble, de comprendre l’histoire de sa constitution progressive, et de saisir les questions qu’il suscite, à la fois du point de vue historique et du point de vue épistémologique : quels sont les enjeux dont il est porteur, comment comprendre cet “humain” auquel il se rapporte, et avec quel régime de “scientificité” le fait-il ?
Évaluation
M3C en 2 sessions
Régime standard session 1
• TD : La note est constituée d'au moins deux épreuves, dont une en temps limité. La nature de l'épreuve (examen en temps limité, QCM, devoir maison, dossier, oral, etc.) et la pondération des notes seront communiquées par l'enseignant·e en début de semestre
Régime dérogatoire session 1
• Une épreuve écrite de trois heures.
Session 2 dite de rattrapage
• Une épreuve écrite de trois heures.
Heures d'enseignement
- Philosophie des sciences humainesTD24h
Pré-requis obligatoires
Maîtrise de la langue française (niveau Terminale), intérêt pour les sciences humaines
Compétences visées
Compréhension de la constitution du champ des sciences humaines ; acquisition d’une vision informée et critique du champ des sciences humaines.
Bibliographie
Kant, Opuscules sur l'histoire Hegel, Leçons sur la philosophie de l'histoire
Marx, Manifeste du parti communiste.
Suggestions complémentaires :
Michelet, Le peuple ;
Diderot, Jacques le fataliste,
Büchner, La mort de Danton ;
Hugo, Les Misérables ;
Auguste Comte, Discours sur l'esprit positif