ECTS
4,5 crédits
Composante
Langues et cultures étrangères
Volume horaire
24h
Période de l'année
Enseignement neuvième semestre
Description
Contra-novela y memoria de la dictadura: El otoño del patriarca (1975) de Gabriel García Márquez
El Señor presidente (Miguel Ángel Asturias, 1974), Yo, el Supremo, (Augusto Roa Bastos, 1974), El recurso del método(Alejo Carpentier, 1974), El otoño del patriarca (Gabriel García Márquez, 1975) et La fiesta del chivo (Mario Vargas Llosa, 2000).
La liste des textes que l'histoire littéraire place sous l'étiquette des romans de la dictature en Amérique latine est aussi longue qu'impressionnante par la qualité du corpus. Par ailleurs, au-delà d'une thématique commune et d'une ambition évidemment similaire – la lutte contre la tyrannie sur le sous-continent –, elle présente des œuvres d'une étonnante diversité formelle. Chacun de ces auteurs, qui sont aussi, significativement, les grandes figures du Boom latino-américain, a exploité/exploré la matière politique dans sa version la plus sombre depuis une perspective qui dépasse amplement les habituelles limites de l'écriture de l'engagement puisque, à travers la recherche d'une voix de résistance et de combat, aura à proprement parler pensé et bâti un projet littéraire toujours hautement expérimental. La dictature se construisant et se disant foncièrement dans ce que l'on pourrait désigner comme une hyperfiction, avec tous les accessoires que cela suppose (le portrait du dictateur en superhéros, entre autres), il s'agissait bel et bien d'inventer et de défendre un contre-discours fictionnel démystificateur et démythificateur. Les solutions narratives retenues par auront ainsi été des plus variées : la plus singulière est peut-être celle proposée par Gabriel García Márquez dans El otoñodelpatriarca, où il prend le parti d'un renversement antonymique si total qu'il élabore une sorte d'hypofiction (territoire dévolu à une figure d'antihéros), qui suppose le contournement systématique et finalement la destruction de la forme romanesque classique en tant que telle, présentée comme nécessairement porteuse d'une vérité unique et autoritaire sur l'Histoire, quelle qu'elle soit. En fin de compte, pour le Prix Nobel de littérature colombien, le dictateur et la dictature ne sont jamais que des « prétextes » pour, à partir d'un contexte extrême, mener une réflexion bien plus large sur les modalités de l'écriture romanesque de la mémoire collective.
Objectifs
Les objectifs sont de deux ordres :
– Approfondir ses connaissances sur un phénomène littéraire important dans l’Amérique latine du XXe siècle, à la fois du fait de l’engagement que cela a supposé pour une génération d’auteurs et pour les questions formelles que cela pose.
– Il s’agira d’apprendre à construire une réflexion approfondie et argumentée depuis les exercices académiques de la dissertation, de l’explication de texte et de la leçon.
Évaluation
Session 1 :
- Contrôle continu : exposé oral et devoir écrit dont les sujets sont donnés par l'enseignant.
- Contrôle dérogatoire : devoir écrit (3h d'épreuve).
Session 2 : devoir écrit (3h d'épreuve).
Heures d'enseignement
- EADEAD26h
Pré-requis obligatoires
Espagnol C1, français C1
Bibliographie
GIMBERT, Anne, La neblina del ayer de Leonardo Padura ou le principe d’incertitude, Paris, CNED, Puf, 2010.
LUCIEN, Renée-Clémentine, Résistance et cubanité. Trois écrivains nés avec la Révolution cubaine, Paris, L’Harmattan, 2006.
VIALA, Fabienne, Le roman noir au paradis perdu, Paris, L’Harmattan, 2007.
Articles de presse et autres AFP, « Leonardo Padura, écrivain “anonyme” sur une île au futur incertain », La Dépêche, 10 mars 2017. Consultable en ligne : https://www.ladepeche.fr/article/2017/03/10/2533323-leonardo-padura-ecrivainanonymesur-une-ile-au-futur-incertain.html
BOUZEBOUDJEN, Kamel, « Leonardo Padura : un regard lucide et optimiste sur Cuba », 28 avril 2012. Consultable en ligne : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/558753/entrevue-leonardo-padura
CAREAGA, Roberto C., «Leonardo Padura : “El policial me sirve para dar una visión de la realidad cubana” », La Tercera, 22 mai 2013. Consultable en ligne : https://www.latercera.com/noticia/leonardo-padura-elpolicial-me-sirve-para-dar-una-vision-de-la-realidad-cubana/
KOUTCHOUMOFF, Lisbeth, « Leonardo Padura : “J’ai besoin de la réalité cubaine pour écrire” », Le Temps, publié le 15 juin 2018 et modifié le 1er février 2019. Consultable en ligne : https://www.letemps.ch/culture/leonardo-padura-jai-besoin-realite-cubaine-ecrire
LANÇON, Philippe, « Île à la dérive », Libération, 13 février 2003. Consultable en ligne : https://next.liberation.fr/livres/2003/02/13/ile-a-la-derive_430843
LEPAGE, Caroline « Je vis à Cuba, j'écris à Cuba, sur Cuba… » (entretien), 813 (Les Amis de La Littérature Policière), n° 76, mai 2001.
LÓPEZ, Magdalena, « Vivir y escribir en Cuba. Desencanto y literatura. Entrevista a Leonardo Padura », 14 juin 2006, in Iberoamericana, VII, 28 (2007). Consultable en ligne : https://journals.iai.spkberlin.de/index.php/iberoamericana/article/view/853/536
LUCIEN, Renée-Clémentine, «Carpentier y Padura : un diálogo ininterrumpido », La Habana, Unión Revista de literatura y arte, Año LI, 78/2015, p. 36-41.
PARANAGUA, Paulo A., « "L'homme qui aimait les chiens", de Leonardo Padura : l'homme qui tua Léon Trotski », Le Monde, 26 janvier 2011. Consultable en ligne : https://www.lemonde.fr/livres/article/2011/01/06/l-homme-qui-aimait-les-chiens-de-leonardopadura_1461639_3260.html
PARANAGUA, Paulo A., « Le romancier Leonardo Padura sur tous les fronts, à Cuba et ailleurs », Le Monde, 17 septembre 2014. Consultable en ligne : https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/09/17/leromancier-leonardo-padura-sur-tous-les-fronts-a-cuba-et-ailleurs_6005760_3222.html
MARTÍNEZ POLO, Liliana, «“En Cuba nadie me entrevista” : Leonardo Padura », El Tiempo, 20 février 2017. Consultable en ligne : https://www.eltiempo.com/cultura/entretenimiento/leonardo-padura-enentrevista-sobre-situacion-de-cuba-60541
MARTÍN RODRIGO, Inés, « Leonardo Padura : "No soy político, pero tengo responsabilidad ciudadana" », ABC Cultura, 11 juin 2015. Consultable en ligne : https://www.abc.es/cultura/libros/20150611/abcileonardo-padura-princesa-asturias-201506101754.html
OLIVARES BARÓ, Carlos, « Entrevista a Leonardo Padura. “El régimen en nada me ha ayudado, lo poco que tengo se lo debo a mis libros”, expresa el ganador del Premio Princesa de Asturias de las Letras 2015 », Cuba Encuentro, 26 juin 2015. Consultable en ligne : https://www.cubaencuentro.com/txt/entrevistas/articulos/entrevista-a-leonardo-padura-323082
PONCE, Nestor, « Leonardo Padura : Les territoires de la fiction dans la révolution cubaine » Amerika, 2010. Consultable en ligne : http://journals.openedition.org/amerika/568
SCHERER, Fabiana, « Leonardo Padura : "Nadie es dueño de la verdad, pero la que aparece en mis libros es una Cuba verdadera, posible" », La Nación, 31 mars 2018. Consultable en ligne : https://www.lanacion.com.ar/cultura/leonardo-padura-nadie-es-dueno-de-la-verdad-pero-laqueaparece-en-mis-libros-es-una-cuba-verdadera-posible-nid2121472
WIESER, Doris, « Leonardo Padura : "Siempre me he visto como uno más de los autores cubanos" », 2005. Consultable en ligne : https://webs.ucm.es/info/especulo/numero29/padura.html