Démocratie urbaine

1) Objectif général du PREFALC 2022-2024 :

1. i) Conçu comme un carrefour d’interrogations sur les transformations de l’environnement urbain et les micro-savoirs à l’œuvre reliés dans des contextes situés, des ateliers-séminaires pendant 10 jours auront lieu sous la responsabilité des universités coopérantes et, en complément, la participation à l’école d’hiver à l’ENSA-Grenoble. Des problématiques/terrains d’étude souvent négligés permettront de questionner certaines zones de transition en genèse, et très probablement impactées par la pandémie actuelle, dans les villes de Buenos Aires, Rio et Paris.

2) Dates, créneaux et étudiants participants :

1. i) L’ASIE aura lieu durant 10 jours regroupés et non hebdomadaire : à déterminer
   
2. ii) Il est ouvert aux étudiant(e)s de M1 SHS-Sociologie en ERS et CPC dans leur scolarité régulière en S2 et aussi aux étudiant(e)s en M2 avec possibilités d’évaluation & d’ECTS.

iii) L’activité comptera également avec la participation des étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture (ENSA) de Paris La Villette  et de l’ENSA-Grenoble (à confirmer).

3) Co-encadrement international et future tri-diplomation (France, Brésil, Argentine) :

1. i) Le PREFALC associe ainsi notre master en Sciences Humaines et Sociales mention Sociologie, avec le master en Anthropologie de l’Université Fédérale Fluminense (UFF) avec le master recherche en Sciences Sociales de l’Université de Buenos Aires (UBA), avec l’Ecole d’hiver du CRESSON (Centre de recherches sur l’espace sonore et l’environnement urbain) de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble et avec la Haute Ecole de Travail Social de Genève (HETS).
2. ii) L’ASIE sera co-encadré par les enseignants-chercheurs argentins, brésiliens et français qui participent au projet PREFALC 2022-2024 « Un monde en jachère. Modalités alternatives d’investissement d’espaces communs en Europe et en Amérique Latine », ainsi que par nos doctorants et des chercheurs émérites proches du projet :

- Laurent Thévenot, directeur d’études (émérite), Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS).

- Marc Breviglieri, professeur à la Haute Ecole de Travail Social de Genève (HETS de Genève / CRESSON), France-Suisse.

- Fabio Reis Mota, mcf en anthropologie à l’Université Fédérale Fluminense (UFF), coordinateur du laboratoire Núcleo Fluminense de Estudos e Pesquisa (NUFEP), Brésil.

- Felipe Berocan, mcf en anthropologie UFF, chef du département d'anthropologie, Brésil.

- Lucia Eilbaum. UFF, Coordinatrice du master en justice et sécurité publique. Chercheuse FAPERJ/ CNPQ. Argentine-Brésil.

- Gisele Fonseca, UFF, Coordinatrice du Master et Doctorat en anthropologie et du Centre d'études du Moyen-Orient, Brésil.

- Gabriel Nardacchione, Professeur de sociologie à l’Université de Buenos Aires (UBA), chercheur au CONICET, Argentine.

- Matias Paschkes Ronis, enseignant-chercheur à l’UBA, Argentine.

- Darysleida Sosa, architecte, Docteur en  urbanisme et ATER à l’Université Paris Nanterre (UPN)

- Enoal Vancoillie, ingénieur, doctorant en Urbanisme à l’UPN.

1. i) La problématique traitée (« mondes en jachère ») questionne les nombreux phénomènes collectifs actuels qui proposent des modalités alternatives d’investissement d’espaces communs situés dans des zones en transition. Ces modalités d’investissement sortent par nécessité du cadre productiviste d’exploitation de l’environnement et suggère des manières de cultiver autrement des milieux de vie et des manières de vivre-ensemble. Ces phénomènes questionnent les sociétés contemporaines car ils se situent aux frontières poreuses de la reconnaissance économique, juridique et sociale. Ils créent de nouvelles formes de coexistence qui intègrent des sphères relationnelles renouvelées avec des milieux vivants et des mondes spirituels, débordant de toute part l’anthropocentrisme qui caractérise une civilisation pluri-polaire qui n’a jamais vraiment anticipé les termes négatifs de son expansion.
2. ii) Dans l’optique d’identifier des régénérations et des formes d’avenir en genèse, il importe d’analyser les productions qui se tiennent liées à ces espaces communs. Elles offrent l’expérience d’une perception différente du monde et de la façon dont il peut être soigné, ménagé et aménagé pour en extraire des bienfaits partageables, que ces productions soient destinées à la consommation locale, au rééquilibrage des écosystèmes, à l’entraide et au partage des savoirs, ou à la préservation d’une identité culturelle. Des noyaux d’expressions créatives y prennent forme dans les processus de conception (artistique, artisanale ou agricole) liés à ces manières de prêter autrement attention au monde. Ces productions permettent de redéployer l’attention sur certaines dimensions sensitives et spirituelles, sur d’innombrables expérimentations patientes, ou sur des héritages du passé effacés par le court-termisme des enjeux consuméristes et financiers.

iii) Notre hypothèse est que dans des poches de précarité se logent certaines perspectives inédites de régénération. Cela, à l’image de ces agencements jardiniers précaires vaguement établis dans certains interstices en friche des centres paupérisés ou des périphéries urbaines ruinées. Ces friches furtivement jardinées ne doivent pas être vues simplement comme des figures de la désolation urbaine, du désastre civilisationnel, de la faillite du politique ou de l’indignité humaine, mais aussi comme traces de fracture et de fissure où se cultive le possible, où des relations s’entretiennent aux marges des pensées dominantes de la juste reconnaissance ou de la bonne décence.

iiii) Enfin ce monde en jachère reste précisément un impensé de la culture européenne vis-à-vis d’un monde latino-américain encore massivement ramené, aujourd’hui à travers l’intervention globalisée des ONG ou des multinationales, aux questions de la maitrise et de l’exploitation de ses ressources, ou aux enjeux du déploiement d’une pensée politique libérale démocratique accompagnée de ses nombreux artifices juridiques. Or, il est ici question de s’interroger sur la manière dont des formes locales d’usage et d’appropriation se redonnent des marges de contrôle tout en proposant des conceptions alternatives de bien vivre et de coexistence. Ces marges précaires sont alors à considérer comme des formes d’avenir qui s’esquissent devant un monde dont la dégradation s’accélère. Elles sont aussi le lieu de tournants de vie personnels et des sources de régénération pour les populations humaines, animales ou végétales.

1. i) La semaine théorique et pratique à déterminer) sera l’occasion pour les participants de découvrir les notions et méthodes développées au laboratoire CRESSON (https://aau.archi.fr/cresson/). Les étudiant.e.s sont amené.e.s à envisager les enjeux d’une approche par les environnements sonores (outillage, méthodes, concepts). Il en ressort une approche originale pouvant être conciliée au travail sur l’image ou aux méthodes participantes classiques. La semaine invite les étudiant.e.s à fabriquer une production sonore associée à un artefact spatial expérimental ou une installation phonique. Les « pièces d’écoute » une fois réalisées solliciteront aussi les autres sens associés à l’expérience spatiale : mouvement, tactilité, luminosité, senteurs dans l’idée d’interroger les interactions sensorielles et les qualités d’ambiance évoquées ou perçues dans les installations produites. 
2. ii) Les étudiants participant à « Un monde en jachère à Paris-Stalingrad » en 2022, seront également invités à prendre part en 2023 à « L’école d’hiver du CRESSON » (https://aau.archi.fr/cresson/ecole-dhiver-winterschool/) de manière à consolider leur apprentissage de l’enquête ethnographique attentive aux prises et emprises sensibles façonnant la vie sociale et les ambiances urbaines contemporaines.

Notions autour du politique et de l’urbain

Devoir écrit + interventions orales

Identifier les enjeux territoriaux et les principes d’évaluation des interactions en public Comprendre les transformations des enjeux de la représentation et de la participation.
Réfléchir aux modalités de la coordination de l’action et de la cognition locale distribuée.
Identifier la complémentarité entre les exigences des enjeux professionnels, le développement d’une posture d’enquête et des ressources d’investigation.

Carrel Marion, Neveu Catherine et Ion Jacques (eds) (2009), Les intermittences de la démocratie. Formes d'action et visibilités citoyennes dans la ville, Paris, L'Harmattan, coll. "Logiques Politiques".

Cicourel, Aaron, 2008 (1981), « Micro-processus et macro-structures », in SociologieS [En ligne], Découvertes / Redécouvertes, Aaron V. Cicourel, mis en ligne le 29 octobre 2008, URL : http://journals.openedition.org/sociologies/2432

Dewey, John « La démocratie créatrice. La tâche qui nous attend », trad. par Sylvie Chaput, Horizons philosophiques, vol. 5, n° 2, 1997.

García Sánchez,  « Quand l'urgence règne : de l’accoutumance aux troubles aux grammaires de la pop-politique »,  in SociologieS, Dossiers « L’expérience latino-américaine de la sociologie pragmatique francophone », mis en ligne le 23 mai 2017. URL : http://journals.openedition.org/sociologies/62012017

García Sánchez, Pedro José, « Interactivité socio-spatiale et démocraties urbaines : ce que la vulnérabilité de l’expérience peut encore nous apprendre », in Regards croisés sur l’habiter France -Brésil. Méthodes et démarches innovantes (R. de Villanova et C. Duarte eds.), Paris, Ed. Le Manuscrit, 2011, pp. 223-245.

Joseph Isaac et Cefaï Daniel, eds., L’Héritage du pragmatisme. Conflits d’urbanité et épreuves de civisme, Editions de l’aube, La Tour d’Aigues, 2002.

Lussault, Michel, L’avènement du monde, Seuil, Paris,  2013.

Roncayolo Marcel, Territoires en partage. Nanterre, Seine-Arche : en recherche d’identité(s), Parenthèses, Marseille, 2007.

Thévenot Laurent, L’action au pluriel. Sociologie des régimes d’engagement, La Découverte, Paris, 2006.

Des références bibliographiques supplémentaires seront données relativement aux séances du cours.