ECTS
5 crédits
Composante
Philo, Info-Comm, Langages, Littératures & Arts du spectacle
Volume horaire
24h
Période de l'année
Enseignement septième semestre
Description
Dans cet atelier-laboratoire, on se propose d’expérimenter avec les étudiant·es des formes de médiations performées, en contexte muséal, à partir de la réappropriation d’un corpus inédit, la collection Deloynes, qui rassemble des brochures de salonniers du XVIIIe siècle - une littérature aux origines de la critique d’art en France.
La collection Deloynes rassemble des textes de format divers qui, à partir des années 1740, circulent en marge du Salon de peinture, cette exposition officielle organisée par l’Académie Royale de Peinture tous les deux ans, dans le Salon carré du Louvre. Ces textes, qui sont donc les premières formes d’une littérature de critique d’art, participent du phénomène d’émergence d’une sphère publique citoyenne et, en bousculant l’institution royale de l’Académie, soulèvent des enjeux directement politiques. À partir des années 1770-1780, cette littérature prend un tour nettement burlesque et carnavalesque, avec pour principal enjeu de ridiculiser la grande peinture d’Histoire, vitrine idéologique de la monarchie. Ces textes sont souvent conçus comme des séries de saynètes fictives, inspirées des codes populaires du théâtre de la Foire, de la parade, du vaudeville (chanson satirique composée sur un air connu) et de la chanson populaire.
L'atelier-laboratoire, ouvert également au master ArTeC et au master Lettres, propose aux étudiant·es de mener une exploration des dimensions historiques, littéraires, théâtrales et idéologiques de ces textes, ainsi qu'un travail d’écriture et de mise en jeu encadré par l'artiste performeuse et chercheuse Louise Hervé, visant à la constitution d'une visite de musée performée en partenariat avec le Musée des Beaux-Arts d’Angers.
Déroulé de l’atelier-laboratoire :
- de septembre à décembre 2024 : séances de séminaire hebdomadaire le jeudi matin (1ère séance le jeudi 19 septembre) ;
- du 16 au 19 décembre 2024, au Musée des Beaux-Arts d’Angers : 4 jours d’atelier intensif, sous la direction de Louise Hervé, permettant la réalisation et la restitution in situ de la visite de musée performée.
Objectifs
- Approfondir sa connaissance des textes dramatiques et des pratiques scéniques du passé.
- S'initier à la recherche en études théâtrales par une ouverture sur les archives du théâtre
- Connaître les approches les plus récentes de la recherche en histoire du théâtre
Évaluation
M3C en session unique
- Régime standard intégral - avec évaluation continue
PAS DE RÉGIME DÉROGATOIRE
Pré-requis obligatoires
. Avoir des compétences en analyse dramaturgique
. Avoir quelques connaissances de base en histoire du théâtre
. S’intéresser aux articulations passé-présent
Compétences visées
À la fin de l'atelier, les étudiant.es auront acquis une bonne connaissance des enjeux culturels, esthétiques et idéologiques de la peinture et de la critique d’art au XVIIIe siècle, et de leurs résonances contemporaines.
Ils et elles auront affiné leur connaissance des formes théâtrales de la période, en particulier des formes parodiques et populaires et de leur dimension musicale, et réfléchi à l’articulation entre critique d’art et critique politique via la pratique satirique, ainsi qu’aux processus de constitution et de contestation de la “valeur” en art.
La restitution des travaux de l’atelier dans la galerie du Musée d’Angers les aura conduit à s'interroger sur des formes alternatives de médiation culturelle, permettant de donner accès au public à des pans oubliés ou moins valorisés du “patrimoine” artistique.
Bibliographie
Démoris, René et Ferran, Florence, éd. La Peinture en procès. L’invention de la critique d’art au siècle des Lumières. Paris: Presses de la Sorbonne nouvelle, 2001.
Fort, Bernadette. « Voice of the Public: the Carnavalization of Salon Art in Prerevolutionary Pamphlets ». Eighteenth-Century Studies 22, no 3 (1989): 368‐94.
Hervé, Louise, et Clovis Maillet. « Le Louvre en feu. Tuer le temps immobile », Multitudes, vol. 92, no. 3, 2023, pp. 199-202.